Sélection du message

Der Schnee.

Du vent. De la neige. Putain. Rien d'humain. Tu écris quoi ? Depuis des mois, tu n'en sais rien. Tu as rencontré son visage. Son si...

mardi 27 décembre 2011

Bunker Night.

Seule dans la Nuit de l'Autre va paraître prochainement. On pourrait dire que c'est le récit d'une jeune fille qui devient femme et putain, celui d'une autre qui perd son fils, l'intrigue de la traque d'un trafiquant de drogue ou l'histoire d'une femme qui en rencontre une autre. Mais c'est avant tout une partition où chaque mesure est une vague. La vague déferle, vient lécher la grève un peu plus loin, mourir autrement à chaque fois. En voici quelques extraits.

Derrière elle, la mer galope dans son obscurité rugissante et quand le sperme dégouline du membre, il n'y a aucune tendresse, rien, nulle part, et tout tombe sur le sable; il y a l'homme qui se reculotte, referme d'un zip sec et raclant sa braguette. (...) Elle s'accroupit, ferme les yeux. Il tire sur la tête, il l'égorge, coupe et détache les cuisses; il la tue.(...) J'ai laissé la petite fille se faire violer, se faire assassiner et retourner tout au fond du bunker. Je viendrai dans sa nuit quand les hommes seront endormis, morts peut-être et je ne te laisserai plus jamais dans le désert d'un sexe détruit, abandonné à sa propre surdité hurlante.(...) Il l'installe dans un appartement qui surplombe la mer. Le vent, les odeurs d'algue et d'iode entrent par les fenêtres. Devant la mer se tient une fête foraine. (...) Seule dans cet appartement, elle écoute la chaleur qui cogne...Le paysage est fait de quelques lignes droites et serrées entre terre et ciel. Elle ouvre un peu les yeux, lève la tête et voit la frange sale de l'écume sur la laisse de la mer. D'une grande profondeur, quelque chose remonte lentement. Elle cligne des yeux dans le vibrato de la chaleur: il y a une immensité plate, vide et palpitante: c'est la mer.(...) Elle se pelotonne contre moi, je glisse ma main entre ses jambes et doucement, je la baise. Je la caresse et je sens un début de calme naître sous ma main. Elle en veut plus qu'elle ne peut supporter. (...) Elle comprend qu'elle avait attendu exactement ça. Un homme. Et puis un autre. Les hommes les uns après les autres.(...) Elle attend assise sur le le lit japonais, les yeux agrandis par le froid de l'aube sur la mer, le cri fou d'une mouette traversant le ciel.