Sélection du message

Der Schnee.

Du vent. De la neige. Putain. Rien d'humain. Tu écris quoi ? Depuis des mois, tu n'en sais rien. Tu as rencontré son visage. Son si...

dimanche 11 octobre 2015

NAÎTRE DU SILENCE, un hommage à Gaston Bachelard.

Gaston Bachelard est cet homme humble qui ne prononce aucune phrase philosophique ou prétendue telle lors de ses interviews. Pour élever sa fille, il avait refusé un poste au lycée et préféré enseigner dans un collège de Bar sur Aube, son village natal. Il fut un professeur qui ne sévissait jamais, qui ne brandissait jamais la menace du zéro, qui achetait des croissants et emmenait ses élèves dans de longues promenades. Marcher au grand air dans la nature, tel Zarathoustra, causer et cheminer sont des exercices qui ouvrent l'esprit et suscitent la réflexion. Il ne s'agissait évidemment pas d'accompagner l'exercice physique par des pensées, il s'agissait bien d'une alchimie native entre le fait de marcher, de respirer et de penser. ( Cet immense" philosophe" s'est d'ailleurs beaucoup intéressé à l'alchimie). 
Au fil de la promenade, la pensée peut suivre les pentes douces de la rêverie et laisser émerger des songes qui sont plus riches que les concepts sclérosés, éteints et qu'on croit trouver dans la posture assise du penseur ou de l'humaniste à son bureau. Le 19 Janvier 1955, lorsque Bachelard cesse d'enseigner il affirme: " Je me suis donné à l'enseignement". Je me reconnais dans ce pair, dans ses causeries, sa rêverie, son appartement bouché par les livres, sa bonté. Enseigner sans prétention didactique, sans hiérarchie, sans salle de classe et sans cours magistral, voilà ce à quoi j'aspire. Partager, donner, marcher, rire et s'envoler dans l'éther du savoir, voilà comment j'essaie d'enseigner.
 De la même manière, Bachelard avait compris que l'écriture était une émergence en acte de l'imagination, non pas de l'imagination considérée comme une sorte de réservoir d'images, une donnée psychique présente à priori mais bien comme une énergie dynamique et sans cesse renouvelée, une création en acte, une "Poïesis". Cette dynamique se détourne des images visuelles et du bruit. Les yeux fermés, il faut éteindre les images réelles, éteindre le vacarme du monde et fixer par un regard tendu dans le vide une sorte de silence visuel où l'on attend la lenteur magnifique et légère de ce qui s'écrit...Les poètes et ces musiciens, Gaston Bachelard les appelait des" silenciaires".
Je suis née de ce silence.

samedi 3 octobre 2015

LES MOTS DU SOIR

Les" Mots du Soir" proposent cette année un cycle de lectures et de mises en voix dont le calendrier appartient à toux ceux qui sont désireux de lire et de partager des textes, inédits, connus ou moins connus voire pas connus du tout. Anne Valérie Münch, Camille Dappoigny et Delphine Dieu ouvriront le bal avec des lectures d'auteurs: Marcel Proust, A la Recherche du Temps Perdu; Louis-René des Forêts, Ostinato ; Robert Antelme, L'Espèce Humaine. Nous libérerons les âmes captives, plongerons les petits papiers dans des liquides qui permettront aux villes, fleurs, jardins, personnages et paysages de prendre forme et de nous transporter dans l'éther du rêve ou du voyage. D'autres que nous peuvent lire et d'autres encore proposer des textes, des écritures, des illustrations. Nous serons parfois dans le salon d'Anne Valérie mais nous proposerons également d'autres lieux: théâtres, cafés, musées ou clairières et des performances: brûler des livres, découper une robe, proposer une eurythmie, un cadavre exquis etc...Le calendrier de ces rencontres est en cours d'élaboration.  On a redemandé 43 mon amour dans sa version concert avec Bernard Geyer, nous tâcherons de répondre à cette demande. Bien à vous.