Sélection du message

Der Schnee.

Du vent. De la neige. Putain. Rien d'humain. Tu écris quoi ? Depuis des mois, tu n'en sais rien. Tu as rencontré son visage. Son si...

dimanche 22 octobre 2017

O'BUNKER: CORRUPTION

O'BUNKER: CORRUPTION: lumière crue                    aveuglante  dégueulasse de la vérité Fuir se mettre entre parenthèses Et sa vie avec Et la mer toujours ...

CORRUPTION

lumière crue
                   aveuglante  dégueulasse de la vérité
Fuir se mettre entre parenthèses
Et sa vie avec
Et la mer toujours qui gronde si fort qu'on se croit dans son ventre
ventre de la mère
cette inconnue
une pipe? Ta mère? Ton père?
Tempête flots bouillonnants
                        zébrés d'écume blanche
Aveuglante et
les décharges électriques les eaux noires de la nuit
la nuit où nous nous éloignons tous les uns des autres
la nuit le sexe la folie et les cris
la nuit des amitiés effilochés brisés
la nuit des amants exsangues et vides
qui pleurent sur les femmes infidèles
...
Et puis ce ciel lessivé splendide
                        bleu émeraude cette lumière
cette enfance à jamais perdue.
Innocence?
Mère où étais tu? Ne vois tu pas que je brûle? Qui es tu?
Toi même inflammable
Sourde et folle
Sorcière

dimanche 9 juillet 2017

O'BUNKER: Ceci est une pipe

O'BUNKER: Elle te suce, elle te tue, tu le sais bien.: Elle chausse ses lunettes noires, s'accroupit devant lui qui est debout et le prend dans sa bouche. Sa langue lèche d'abord la long...

Ceci est une pipe.

Elle chausse ses lunettes noires, s'accroupit devant lui qui est debout et le prend dans sa bouche. Sa langue lèche d'abord la longueur entière de la tige. Puis elle la gobe les joues creusées. Elle crache sur le chibre et l'astique comme si elle voulait l'anéantir. Elle perçoit encore avec précision ses mains à lui qui relèvent ses cheveux et saisissent sa tête pour mieux accélérer la cadence. Choc de la bite dans le fond de sa gorge. Elle manque de s'évanouir. 
Yeux écartelés elle ne voit plus rien. Elle pense alors qu'elle continue de lutter. Et que lutter la soumet à une force qui ne s'arrête pas au premier obstacle, il faut déglutir et cravacher de plus belle pour obtenir ce triomphe. Elle pense à la beauté du geste. Elle pense à la perfection de son ascèse: la force de son amour n'a besoin d'aucune réponse, d'aucune sollicitude ou compassion. Elle croise le fer. Elle ne jouit pas de la vanité grotesque de celui qui se branle dans sa bouche, elle jouit de sa puissance à elle, la puissance de la femme. C'est la  salve d'une déesse qui n'attend rien en retour. Elle te suce, elle te tue, tu le sais bien.

dimanche 25 juin 2017

Sombre Salope

A chaque fois c'est pareil.  Ceux qui vous écrivent parce qu'ils ont lu l'un ou l'autre de vos livres commettent tous la même erreur: celle de confondre l'écriture et la vie.
Ce dernier assurément avait été émoustillé par  le corps de ma prose et ne doutait pas un instant que je fusse une sombre salope.
J'accepte la rencontre. Sur le quai, je reconnus d'emblée le regard qu'il posait sur moi ; fermant les yeux, je disparus aussitôt dans un nuage de fumée après l'avoir prestement décapité.
Je ronge mon frein et je souris à l'homme embarrassé de sa propre turpitude.Il ignore en effet que l'écrivain est à la fois quelqu'un de beaucoup plus simple et d'infiniment plus complexe. Qu'un écrivain transcende ce qui l'a déjà tué précisément parce qu'il écrit. Il est déjà mort tandis que vous croyez naïvement pouvoir le toucher.
La sombre salope était intouchable depuis si longtemps. 
Elle est nue devant la cheminée du satyre, un verre à la main. Comme une héroïne russe, elle jette le verre par dessus son épaule puis elle jette la salope dans le feu tout en riant à gorge déployée.

dimanche 5 février 2017

Abécédaire: A comme Argent. A comme alcool.

L'Alcool est sans aucun doute de nature masculine. Mais il a aussi la transcendance des êtres asexués. Comme le disait Duras, il remplace Dieu, qui n'est pas là. Il est très exactement à la place de Dieu.
Il console. Il fait rire. Vous transporte et vous jette. Hors de votre corps, des autres et du temps.
C'est un feu. Brûler sa vie, boire, s'étourdir. Palpiter dans le noir. La mer. Minuit. Les étoiles, les aubes frileuses et navrantes.
L'argent aussi est un mâle. Même s'il a une fluidité très féminine parfois. Et il a cette même transcendance. Pouvoir dépenser sans compter vous donne une putain de confiance en vous et en la vie. Votre âme illico se fait magnanime. Vous compatissez avec la misère. Du bout des doigts, lovée dans les matières de l'argent. Vous êtes intouchable et seule. Dans cette prison raffinée, parfumée et encombrée par le prix exorbitant des accessoires vous regardez l'indigent et son indignité. Et soudain vous saute à la figure la grâce d'un visage qui émerge pourtant d'un col miteux, soudain vous éclabousse la beauté de la simplicité. Vous sonnez faux. Vous avez honte.
L'argent est infect surtout quand on l'amasse, il n'est supportable que lorsqu'on le flambe, lorsqu'on ouvre ses mains et qu'on le laisse filer, couler hors de ses doigts. Liquide.
Comme l'alcool.
L' argent liquide a disparu. L'argent est invisible.
Et l'alcool vous enivre à peine. Tout vous échappe.

dimanche 15 janvier 2017

2017 Tu sais pourtant comment ça marche



Tu sais pourtant comment ça marche. Tu as besoin de croire que tous ces coups que tu prends dans la tronche ne sont rien qu'un épiphénomène. Tu es parfois si bien avec lui quand le fauve dans son ventre est
tapi couché caché et qu'il dort
chut chut chut
Ne le réveilles pas Ne fais pas de bruit
Tu sais pourtant comment ça marche Comment
Tu sais qu'il est plus rapide que sa raison Tu sais
qu'il va bondir te frapper te rouer de coups
Te massacrer  Comment tu le sais
Quand il surgit
plus rapide que l'éclair il fend l'air autour de toi et il retombe
Et il y a cette vague qui déferle longtemps
longtemps chut chut tais toi ne bouges pas attends attends
la fin de l'orage la fin de la tempête et ça
dure longtemps

Dans ta tête il y a ce vide blanc
Moi je plante les graines noires dans cette terre blanche et je
recueille le sang.