Sélection du message

Der Schnee.

Du vent. De la neige. Putain. Rien d'humain. Tu écris quoi ? Depuis des mois, tu n'en sais rien. Tu as rencontré son visage. Son si...

dimanche 30 septembre 2018

O'BUNKER: LE PREMIER MOT ECRIT

O'BUNKER: LE PREMIER MOT ECRIT: toi le commerçant toi l'homme d'affaires toi quand tu auras vendu tout ton saoul toi l'arrogant le rutilant tu peux me méprise...

LE PREMIER MOT ECRIT

toi le commerçant toi l'homme d'affaires toi
quand tu auras vendu tout ton saoul
toi l'arrogant le rutilant tu peux me mépriser, tu peux poser tes mains avides (tes sales pattes) sur ma chair mon corps nu son ombre dans la nuit l'alcool cette cigarette
tu peux me caresser me violer me pénétrer encore et encore tout ton saoul tu peux frapper insulter cracher ton sperme et ton sang tu peux oui tu peux corrompre encore et encore
Moi je suis inaccessible je suis nue et souveraine et tu ramperas à mes pieds devant
le premier mot écrit par moi
une relique où ton intimité pourra s'agenouiller
je te regarderai
moi je ne te piétinerai pas
je te regarderai toi et la
pauvreté de tes richesses
tes biens tes bagnoles toutes tes convoitises je te regarderai avec
compassion car
j'ai pitié de toi

pitié de ton insuffisance

mardi 24 juillet 2018

O'BUNKER: RAVISSEMENT

O'BUNKER: RAVISSEMENT: Ce matin, je voudrais écrire quelque chose de beau. De tellement beau que ça glacerait d'effroi mon ange. Quelque chose comme les heu...

lundi 28 mai 2018

Fête des Mères

Une fois de plus, elle est assise à côté de sa mère qui parle. Mais cette fois, et dans l'éternité, elle porte ces lunettes de soleil qui l"empêchent de voir et d'écouter parler sa mère, qui parle et qui  parle et parle comme si elle, sa fille , n'existait pas. Sa mère ne voit pas qu'elle détourne le regard pour observer le vol d'une chauve souris sur la masse noire et bouillonnante du fleuve. Elle ne voit pas la détresse dans les yeux de sa fille qui elle, la reconnaît parfaitement. Elle vient de si loin, elle vient du fond de son âge, elle est lourde comme une pierre. Elle se niche au creux du poumon, là où elle fume. Toutes ces cigarettes depuis toutes ces années et toute cette détresse dans son ventre qui remonte à fleur de ses yeux. De toute façon sa mère ne remarque rien. La douleur physique n'est rien, elle soulage à peine la meurtrissure. Elle laisse sa mère parler. Elle ne pleure pas. Bonne fête Maman.

dimanche 13 mai 2018

MAGNIFICAT

Magnificat est un roman. Une légère (légère, si légère) fiction d'anticipation qui vous transporte dans un monde déroutant. Un roman aux personnages troublants. Lola vit au Bunker l'existence dont elle avait rêvé et qu'elle ne cesse de vanter à son amie Khadidja restée dans la Zone. Mais ce rêve est en vérité le cauchemar d'un esclavage sexuel dans un monde de consommation qui vous laisse le coeur aussi vide et dur qu'une pierre. Un jour, elle aperçoit au loin une créature qui dessine et qui écrit. Ces gestes perdus sont le déclic qui va bouleverser sa vie. Pour survivre et sauver son âme, elle décide de quitter le Bunker et de traverser le bras de mer à la nage. Mais cette décision a un prix: c'est une déchéance sans retour ni rédemption, un dépouillement qui exige de renoncer à tous ses privilèges. Va-t-elle parvenir à retrouver cet ange virevoltant au milieu des décombres? Car la Zone est un monde détruit et suffocant, un chaos de tragédies. Des vestiges qu'elle traverse avec une petite fille morte, une petite migrante qui a enfin fermé les yeux dans ses bras tandis qu' un chien perdu sans collier la guide dans ces paysages apocalyptiques. Lola va-t-elle retrouver cet ange? Est-ce un ange ou un démon? 
Khadidja elle, va faire le chemin inverse. Voulant échapper au carcan religieux de sa famille et à la surveillance de son frère, elle parvient à entrer au Bunker. Parviendra-t-elle aussi à vivre dans la peau d'une working-girl ayant rompu toutes ses attaches? L'ambition suffit-elle à juguler la douleur d'un exil? L'imposture qui guette tous les personnages décline les ravages schizophréniques d'une société clivée car seule la vérité est une réconciliation possible.
Magnificat est un cantique. Il a coulé sans ratures ni corrections, c'est un fleuve, un courant, une musique puissante et baroque.

C'est magnifique.

lundi 12 mars 2018

EXISTER

Les glaçons chutent dans le whisky à la force de mon poignet. Ils ont claqué. Je kiffe ce frisson, le cri de cette torture. 
Leur douleur vrille dans mon cerveau qui palpite dans sa boîte. Mes tempes sont en feu, le sang est rapide. 
J'ai posé le téléphone à côté sur la table basse. Dans la coque, le reste des glaçons a fondu dans la nuit.
Je me réveille. Le téléphone a pris l'eau, il est niqué.
Je n'existe plus. 
Dans ma panique, les vitres explosent et s'écroulent dans un grand fracas.
Je n'existe plus (comment faisaient les gens avant?)
Je reste dans ce silence. Aussi vulnérable et nue qu'une nouvelle-née. 
Mon image n'existe plus, mais moi je suis. Je remue les orteils.
Je me lève, je prends conscience de mon corps et je danse.

dimanche 11 mars 2018

MAGNIFICAT par MUNCH ...

"...la force des phrases qui se détachent des fonds et qui, décrochées, se lèvent et remontent, vivantes et pleines, vastes anémones de mer traversées par la lumière..."

mercredi 28 février 2018

RAVISSEMENT

Ce matin, je voudrais écrire quelque chose de beau. De tellement beau que ça glacerait d'effroi mon ange.
Quelque chose comme les heures qui tombent au gouffre du temps dans un vertige de lumière et de mouvement.
Quelque chose comme de pleines brassées de fleurs, colorées, capiteuses qui montent jusqu'à la taille de mes lecteurs, et même au delà, qui les submergent et qui les noient.
Des jets de bonheur, des jets de chaleur, des pierres d'amour balancées contre leurs coques qui glissent
Ecrire ce livre des nuits hantées de destins âpres et de passions qui remplissent d'ombre les coeurs sauvages
Ecrire la conscience d'une libellule qui se dégage des profondeurs noires et qui prend des ailes pour vivre quelques heures, quelques heures seulement, à la douce lumière du soleil.
Ecrire le regard insoutenable du cheval, dévoré par les mouches agglutinées, la pupille géante, plus noire, plus brillante, plus profonde que la nuit étoilée
Ecrire la mort qui délivre et l'amour aussi, un instant nous fait ressentir la douceur de ne plus avoir à vouloir
Ce ravissement
Des fêtes aussi, des fêtes pour que les yeux brillent, pour que les coeurs battent, que les pieds dansent, que la joie descende parmi les hommes et les femmes, que les mains, les corps se joignent et que les lèvres s'unissent.

https://www.amazon.fr/Magnificat-Anne-Val%C3%A9rie-M%C3%BCnch/dp/2956343408

lundi 1 janvier 2018

O'BUNKER: 2018 L'HOMME, LA FEMME ET LA MER

O'BUNKER: 2018 L'HOMME, LA FEMME ET LA MER: Par amour, il en a fait sa prisonnière. Il l'a enfermée à double tour dans sa cage dorée. Quelquefois d'une brise inespérée...

2018 L'HOMME, LA FEMME ET LA MER


Par amour, il en a fait sa prisonnière. Il l'a enfermée à double tour dans sa cage dorée.

Quelquefois
d'une brise inespérée, à l'aube 
(elle vient balayer son visage)  d'un feuillage qui frémit à la cime (qu'elle scrute d'en bas les yeux vides) d'un  geste, d'un éclair au milieu des nuages d'orage surgit un bonheur éblouissant, oui, une joie intense et indéfinissable qui la fait sourire et battre des paupières dans la lumière...
Il aura fallu tuer la réalité pour la créer.
Il aura fallu écorcher le caillou, entrer dans l'oeil du cyclone, atteindre le noyau de ce cristal.

La mer est un voile qui ne peut dissimuler l'horreur et donc cette femme qu'il a enfermé dans sa maison, qu'il a couché devant lui comme un fauve sur le tapis de sa ruelle, cette femme captive, reste une étrangère pour lui. Le mystère reste entier. Impénétrable. 
C'est lui qui frémit dans sa propre cage car il sait qu'il est devenu fou de ne pas la posséder, fou et violent et cynique de ne pas savoir l'atteindre. De la pénétrer encore et encore sans jamais franchir le seuil de son inviolabilité. Il la regarde. Le mouvement qu'elle esquisse pour se lever lui déchire le corps. Elle marche. Elle bouge derrière le rideau mouvant d'une cataracte qui la dérobe à jamais.Elle est enfermée et libre avec cette façon altière, fantomatique et froide d'évoluer dans un vêtement quelconque et qu'elle porte avec tant de grâce et d'indifférence. Elle est devenue cette mer qu'il essayait désespérément de battre pour la punir de tout ce qu'elle a englouti.

A la fin, elle reste cette mouette rapace et fuyante, hostile et lointaine sur l'horizon de la mer.