Sélection du message

Der Schnee.

Du vent. De la neige. Putain. Rien d'humain. Tu écris quoi ? Depuis des mois, tu n'en sais rien. Tu as rencontré son visage. Son si...

dimanche 6 janvier 2013

Graphie porno (suite)

La nuit tombe. On t'a enseigné la douleur. Tu enseignes la douleur. Tu hèles un taxi. Tu t'installes au centre sur la banquette arrière, jambes écartées. Il baisse son rétro.Tu retires ton pull, prend tes seins à pleines paumes, tu fais bander tes fraises enduites de ta salive, tes doigts remontent jusqu'à ta bouche, ta langue passe doucement d'une commissure à l'autre. Il dit putain. Tu passes au con, tu écartes des deux mains ta fleur, tu exposes la profondeur rose, ton doigt vernis houspille ta perle. Dans le rétro son oeil est froid. Tu te finis tranquillement. Tu t'endors, un doigt dans ta vulve. Quand tu t'éveilles, la voiture est stationnée dans une impasse.Il arrache la portière et t'extirpe brutalement hors de la carcasse. Il te flanque contre le capot et glisse deux coussins rouges sous ton aine pour mieux rehausser ton cul. Il laisse la musique rugir dans le cockpit. Ton ventre se dore la pilule sur la chaleur du moteur, le châssis de la bagnole s'ébroue un dernier coup puis expire dans un cliquetis. Une automobile se gare, braque ses feux, un faisceau blanc illumine ton cul. D'autres voitures naviguent en silence.Claquements de portières, silhouettes dans la pénombre. On se rengorge, on renâcle, on crache, on allume des cigarettes, les embouts grésillent dans la nuit. Poignées de mains, chuchotements, rires. On prépare la scène du crime.Une main sort de l'ombre, écrase ta tête sur la tôle, t'ordonne de lécher. Tu t'exécutes, tu es un insecte se tortillant dans la lumière. Ils prennent le temps. Jouissent du spectacle. Se rapprochent. Palpent les chairs. Molestent, entrouvrent, enfoncent. Clés, briquets, canettes. Invectivent. Putain! Sale cul de putain.Un vrai cul de putain! Ils claquent, pincent et fustigent. Bouge ton cul salope! Il est mort ce cul, bouge! Mais bouge putain! Chatte en chaleur! Catin! Tu te trémousses. Mieux que ça putain! Miaule, miaule donc saleté! Tu miaules,tu frottes, tu  jutes sur la tôle, ton con claque sur le capot. Tu te soulèves sur les avant bras et jette un oeil sur les spectateurs.Les hommes forment une haie, toutes queues dehors.Au capot catin! Ne te retourne pas! (...) Ton cul s'emballe. Ton cul danse. Tes coups de reins le propulsent en l'air, il tourne comme une toupie, il virevolte, seul, isolé dans sa transe.Ils t'enculent à la chaîne comme à la cantine.Puis tu es décollée par les cheveux, jetée à terre, tu entends la précipitation de la fuite, les moteurs démarrent, les portières claquent, les pneus crissent. Tu es seule dans le noir. Soudain un rescapé surgit dans la nuit et te supplie. Il t'enconne en pleurant, il te bave sur le visage. Tu as une jambe sur le trottoir, l'autre dans le caniveau. Il se sauve comme un voleur..  

1 commentaire:

  1. Le pornothéâtre met en scène la violence des relations sociales.Les paysages de cette violence sont banalisés sans que nous ayons la possibilité de les sublimer, il nous faut juste les subir, impuissantes.L'écriture du corps, la graphie porno permet de changer cela. La question n'est pas de savoir si elle a du plaisir ou non. Elle est l'héroïne, la suppliciée véritable, la seule. Si elle est l'héroïne,( et ça me plaît que ce nom soit aussi celui d'une drogue)elle surmontera les épreuves.Son humilité et sa quête la mèneront vers la gloire, non pas la haine, la vengeance ou l'opposition mais la gloire c'est à dire la transcendance d'une résolution dialectique. Elle entrera dans la lumière. Comment? La suite le dira.

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